Procrastination positive : remettre intelligemment au lendemain
Cet été, j’ai pris le temps de définir mon rythme
J’ai écrit cet article de chez mes parents en Provence où je passe une dizaine de jours en « télétravail-vacances ». Vous vous dites…ouais genre « télétravail »…
Je n’y croyais pas trop non plus et en fait je bosse plutôt bien ! Je concentre mon boulot sur les heures où il fait trop chaud pour faire des trucs dehors (environ 3h par jour).
Le reste du temps, je profite de mes proches, je prends le temps de lire des BD et magazines que je veux lire depuis longtemps, je fais trempette dans la piscine, je créé des broches…
Bref, je me suis créé un rythme estival en fonction de mes envies, de ma motivation et de la liste de to do que j’ai en ce moment.
Et ça, ça se prépare en amont ! Avant de partir, j’ai pris le temps de lister tout ce que j’ai sur le feu. Puis, j’ai mis un ordre d’importance de 1 à 4 à côté de chaque tâche, 1 étant les choses que je voulais vraiment faire pendant cette période plus cool, le reste étant non primordial, que du bonus quoi. Et bien, sans m’en rendre compte, j’ai fait tous les numéros 1, mais j’ai aussi pioché dans les numéros 2, 3 et 4, et ça, c’est cool et je suis contente de moi ! 🙂
La procrastination active et positive
« A force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse », disait déjà le philosophe Sénèque dès le 1er siècle !
Etymologiquement, le mot procrastination est dérivé du verbe latin procrastinare : remettre à demain. Mais cela va plus loin que simplement retarder volontairement. C’est également lié à l’acrasie, de l’ancien mot grec akrasia : le manque de maîtrise de soi.
Ce n’est pas une maladie et tout le monde le fait, pas vous ?
Dans notre société actuelle, il est facile de se laisser distraire et d’arriver à la fin de la journée en se disant : « J’ai fait tout sauf ce que je devais faire… ». Ça vous parle ?
On distingue 2 types de procrastination :
- l’une active et intentionnelle, qui peut aider à être plus performant
- l’autre passive et subie, qui fait souffrir et lorsqu’elle devient incontrôlable entraîne des émotions intenses : culpabilité, anxiété, frustration, dévalorisation…
Je vais m’attarder sur la procrastination active, bien plus positive que l’autre.
La procrastination positive est bénéfique !
Elle peut permettre une meilleure réflexion sur un sujet complexe ou pour réaliser des tâches qui nécessitent beaucoup d’efforts et d’énergie.
Sous pression, je ne vous apprend rien, vous êtes moins productif.ve.
Certaines activités peuvent vous permettre d’être plus créatif.ve : par exemple, se renseigner sur le sujet, y réfléchir en marchant, en parlant à d’autres personnes… Vous ne faites peut-être pas la tâche que vous devirez faire mais ces autres activités vous permettent d’y arriver plus facilement.
La procrastination active peut vous permettre aussi de remettre à plus tard des tâches secondaires au profit d’une tâche primordiale. Il est donc important que vous déterminiez ce qui est important que vous fassiez parmi toutes vos tâches. Et attention à ne pas faire l’inverse et commencer par toutes les petites tâches non importantes au détriment de la plus importante, car là vous dérivez vers la procrastination passive 🙂
Enfin, la procrastination active peut parfois répondre au besoin de s’occuper de soi et de dire STOP avant de s’épuiser à répondre à toutes les exigences extérieures que nous avons. Pendant cette période, il est important de ne pas vous mettre la pression et de vous autoriser à vous faire du bien sans culpabiliser.
C’est chouette, la procrastination a du bon en fait si elle est gérée !
Faites des choix
Prendre conscience de votre propre fonctionnement est le premier pas vers le changement, et cela vous permet de mieux vous comprendre et vous connaître.
W. Timothy Gallwey, mondialement reconnu comme le père du coaching (mental) et auteur à succès de la série « Le Jeu intérieur », livre un outil simple et pratique pour interrompre le pilote automatique, gagner en conscience, prendre de la hauteur et faire des choix mesurés.
Il s’agit du STOP :
S – S’arrêter (step back)
Cessez de faire de que vous faites quand les choses ne sont pas fluides. Arrêtez-vous un moment, prenez du recul, faites une pause, et posez-vous les bonnes questions.
T – Tester (think)
• Qu’est-ce que j’essaie d’accomplir ?
• Quel est mon but ?
• Quel est mon programme et d’où vient-il?
• Quelles en sont les conséquences probables ?
• Le problème que je traite est-il le vrai problème?
• Qu’est-ce que je veux vraiment ?
• Ce travail me permet-il de m’épanouir?
• Quel est le point de vue d’autres personnes clés?
• Quelle est globalement mon attitude ?
O – Organiser (organize)
• Mes actions sont-elles en phase avec ma direction?
• Quelle est ma priorité ici?
• Quelles sont les ressources possibles dont je ne me sers pas actuellement ?
• Que puis-je changer ? Mon objectif, ma direction, mon approche?
• Quelles sont les variables?
• Qu’est-ce qui manque ?
P – Procéder (proceed)
Remetez-vous au travail en ayant en tête ce que vous voulez accomplir, le chemin le plus direct et ce que vous allez gagner par ce travail. Observez. Qu’est-ce qui change ? Comment vous sentez-vous maintenant ?
Hiérarchisez et planifiez vos actions et vos ressources
Cela permet de diminuer l’anxiété et de développer une meilleure conception du temps et de l’effort à fournir. Selon certains spécialistes, les proportions d’occupation idéale d’une journée d’activité sont les suivantes :
60% de temps consacré aux activités planifiées.
20% de temps consacré aux activités imprévues.
20% de temps consacré aux activités libres et sources de créativité.
En général, nous avons du mal à évaluer le temps que va prendre une tâche et le temps qu’il nous reste pour la finir. Du coup, la solution : estimez le temps que va vous prendre une activité, puis doublez ce temps. Il vaut mieux avoir de la marge pour éviter le stress d’être en retard.
Vous connaissez la matrice d’Eisenhower ?
Pour utiliser cette matrice pour votre planification, voici les étapes que vous pouvez faire :
- Faites votre to do liste globale
Mettez-y tout tout tout, de la plus petite tâche, au plus gros projet. - Hiérarchisez : hiérarchisez les tâches en fonction de leur urgence et de leur importance (voir matrice d’Einsenhower). Vous avez donc pour chaque tâche : la prochaine action, la priorité de 1 à 4, la durée que va vous prendre cette tâche, la date d’échéance
- Fais votre to do liste du jour
Le matin (ou la veille au soir), planifiez en 5 mn les tâches sélectionnées pour la journée, en ne vous mettant pas plus de 3 tâches importantes, et en gardant du temps pour les imprévus.
A la fin de ta journée, si vous vous aperçevez que vous n’avez pas tout fait, c’est peut-être que vous vous en étiez trop mis, ou bien que la procrastination a pointé le bout de son nez, et là, c’est le moment de vous questionner : pourquoi ai-je procrastiné ?
Voilà, j’espère que ce lonnnng article vous aura éclairé sur votre fonctionnement.
Prenez le temps de réfléchir au rythme que vous voulez vous donner pour cette rentrée. Vous avez peut-être eu des vacances, et ce n’est pas une raison pour foncer tête baissée en vous disant, « aller, c’est fini les vacances, tu as assez fainéanté », ou encore « je suis reposé.e puisque j’étais en vacances donc faut y aller là ».
Vous n’êtes pas obligé de reprendre le rythme trépidant que vous aviez laissé, bien sûr il y a des impératifs mais laissez-vous un petit moment pour observer votre rythme idéal, et essayez de vous y approcher le plus.
Respectez vos limites, établissez vos priorités, apprenez à faire des choix, à dire « non » à certaines sollicitations et « oui » à d’autres. Et gardez en tête que vous pouvez dire « non » aux autres pour dire « oui » à vous-même !
Si vous souhaitez aller plus loin sur votre gestion du temps et de vos priorités, si vous sentez que votre procrastination est plus subie qu’active, si vous voulez vivre plus sereinement cette fin d’année, contactez-moi !
Vous pouvez allez voir également l’atelier Gestion du temps que je propose, et l’accompagnement transition pro
En attendant, prenez soin de vous !
Bibliographie : Le petit livre de la procrastination positive de Monique Richter, First Editions.